Comme celui des M.C.U.-P.H., le corps des Professeurs des Universités Praticiens Hospitaliers (P.U.-P.H.) comporte 3 classes :

  • une 2ème classe comportant 6 échelons ;
  • une 1ère classe comportant 3 échelons ;
  • une classe exceptionnelle comprenant 2 échelons.

Toujours à titre purement indicatif, les traitements universitaires mensuels bruts correspondants se situent en 2008 dans une fourchette allant à peu près de 3.200 à 6.100 € (au sommet de l’échelle “lettres” du 2ème échelon de la classe exceptionnelle).

La carrière de P.U.-P.H. se double évidemment comme pour tout personnel hospitalo-universitaire d’un versant hospitalier qui peut comporter ou non des fonctions de Chef de Service hospitalier (sans complément de rémunération), les deux n’étant nullement liées.

1. L'HABILITATION A DIRIGER LES RECHERCHES (H.D.R.)

Ce diplôme est indispensable pour tout candidat à une carrière hospitalo-universitaire au niveau de P.U. Il n’est pas une simple formalité. Il s’agit en effet pour le candidat de prouver, en dehors de ses capacités à réaliser des travaux scientifiques de qualité, qu’il est également capable d’animer réellement une équipe et de permettre à de plus jeunes que lui d’aborder avec fruit les thèmes de recherche qui sont les siens. Le candidat à l’H.D.R. est jugé par un jury choisi dans son Université avec participation obligatoire d’un membre extérieur, sur les titres et travaux présentés sous la forme habituelle d’un exposé écrit. Toute liberté est actuellement laissée aux Universités dans l’examen des dossiers et l’attribution ou non de l’H.D.R. Et on a vu des refus après étude approfondie des dossiers, dans lesquels les Conseils Scientifiques s’étaient généralement impliqués. Enfin, à titre transitoire, pour les étudiants n’entamant pas les nouveaux cursus L.M.D., une possibilité de promotion peut s’offrir à un hospitalo-universitaire déjà engagé dans la carrière, ayant précédemment acquis un D.E.A. (ou une thèse de 3ème cycle) mais n’ayant pas de thèse d’Université : il peut aussi solliciter alors une H.D.R.

2. RECRUTEMENT : QUI PEUT CONCOURIR ?

La procédure commence comme précédemment (cf. M.C.U.-P.H.), par la publication au J.O. des emplois vacants. Ceux-ci sont d’abord proposés à la mutation. La règle est rigoureusement la même que pour les M.C.U.-P.H., la mutation étant prononcée par les Ministères après avis favorable du Conseil de l’U.F.R. et de la C.M.E. du nouveau lieu d’affectation. La règle des 3 ans de fonction s’applique également et nécessite avant ce laps de temps l’accord du Directeur de l’U.F.R. comme du Directeur Général du C.H.U. du lieu d’affectation précédent autorisant le départ du candidat.

Pour les postes non pourvus au “tour de mutation”, des concours nationaux sont alors organisés par arrêtés conjoints des ministres ayant en charge l’enseignement supérieur et la santé.

Ces concours correspondent à 3 catégories de candidatures. Nous les dénommerons Type 1, Type 2 et Type 3 en indiquant les références des articles législatifs les régissant.

Concours de Type 1 (Article 61) : il concerne les M.C.U.-P.H. ayant au moins 2 ans d’ancienneté en cette qualité (quels que soient la classe ou l’échelon du moment). Les candidats doivent être titulaires de l’H.D.R. ou d’un Doctorat d’Etat (et pas seulement d’Université), et, à compter du concours 2006, avoir accompli une année de mobilité (sauf cas particuliers). Ce concours concerne également les PHU.

Concours de Type 2 (Article 62 a) : dérogatoire à l’article ci-dessus, il autorise la présentation des chercheurs et enseignants-chercheurs (INSERM, CNRS, Institut Pasteur, …) appartenant éventuellement à des disciplines non médicales. Les candidats doivent posséder l’H.D.R. ou un Doctorat d’Etat. Des fonctions exercées à l’étranger (d’un niveau égal à celles d’un maître de conférences) pendant au moins deux ans, ou des titres acquis à l’étranger (selon une liste définie par l’arrêté du 30 décembre 1992), permettent également d’avoir accès à ce concours.

Concours de Type 3 (Article 62 b) : il est prévu pour les Praticiens Hospitaliers ayant au moins 8 ans d’ancienneté comme P.H. et ayant exercé une activité enseignante universitaire dans les conditions prévues par leur statut particulier.

Il est à noter d’emblée que :

  • le nombre total des emplois offerts à ces deux derniers types de concours ne peut dépasser le sixième des postes prévus pour l’ensemble des disciplines. Donc, sauf cas très particulier, le nombre de postes type 1 réservé aux M.C.U.-P.H. restera de très loin supérieur aux autres cas de figure. Il existe par ailleurs encore un concours (art 63) réservé aux M.C.U.-P.H. ayant 10 ans d’ancienneté en cette qualité et disposant d’une H.D.R. Le nombre total des emplois offerts à ce titre ne peut dépasser le 9ème du total des emplois mis au concours.
  • comme indiqué précédemment, les candidats non-médecins ne pourront exercer leurs fonctions de P.U.-P.H. que dans certaines disciplines, dont la Biophysique, et ils ne seront pas autorisés à pratiquer des actes “médicaux”.

Enfin, l’orientation vers tel ou tel type de concours est du ressort des Conseils d’U.F.R. qui décident par un vote quelles disciplines renforcer par l’attribution d’un poste de P.U.-P.H. et la nature du concours devant fournir l’élu. Ceci implique en fait que certains candidats appartenant à telle ou telle catégorie peuvent être écartés d’emblée du poste qu’ils souhaitaient si leur profil les empêche de concourir dans la catégorie choisie. Par exemple, un concours dit “de type 1” écarte tous les chercheurs ou inversement un concours “de type 2” élimine tous les M.C.U.-P.H. Il s’agit là d’une arme assez puissante mise à la disposition des Conseils …

3. LA PRE-AUDITION DU CNU

Comme cela a été exposé plus haut (voir « Carrière des MCU », paragraphe 4), le CNU a mis en place en 2007 une pré-audition des candidats. Le candidat présente à l’automne précédant la révision des effectifs où sa demande de poste sera effectuée

La pré-audition se veut « informelle ». Chaque candidat est invité à présenter, en 10 mn et au format Powerpoint, son profil et la situation locale. La présence de son « patron » est vivement souhaitée pour la discussion qui suit cette présentation. Les collègues biophysiciens qui souhaitent assister à cette pré-audition sont les bienvenus, même s’ils ne présentent pas de candidat cette année là.

Un contrat pédagogique est passé avec le candidat, soutenu par son patron et son doyen, sur le programme de cours à préparer et à effectuer dans sa faculté durant les deux années séparant la pré-audition du concours. Les rapporteurs désignés par le CNU auditionnent les candidats en situation réelle en amphithéâtre lors d’un cours magistral. Si l’audition est satisfaisante, cette démarche se substitue à la leçon pédagogique du concours. Les candidats sont également invités à contribuer activement aux Séminaires pédagogiques de Biophysique (voir la charte dans la rubrique consacrée aux Séminaires, sur la page d’accueil). Le CNU se réserve le droit de maintenir une leçon pour un candidat n’ayant pas respecté le contrat pédagogique ou dont l’audition ou les cours donnés aux séminaires seraient jugés non satisfaisants.

4. LES CONCOURS

Les jurys des concours sont constitués par les 9 membres PU de la sous-section du C.N.U. concernée (pour la Biophysique, la 1ère sous-section de la 43ème section) sous l’autorité de son Président.
La procédure est identique à celle des M.C.U.-P.H (voir paragraphe 9 ci dessus: « les modalités du concours »). Après délibération et vote à bulletin secret, le jury décide ou non l’inscription sur la liste d’aptitude et transmet ensuite au Ministère la liste par ordre alphabétique des candidats admis. La nomination est ensuite prononcée par décret du Président de la République. Il est à noter que l’inscription sur la liste d’aptitude non suivie de nomination “ne confère aucun droit à l’intéressé” (art. 69), et que chaque candidat ne peut se présenter qu’à quatre concours.

5. DÉROULEMENT DE CARRIÈRE

L’avancement des P.U.-P.H. s’effectue ensuite suivant les procédures classiques applicables à tous les Professeurs des Universités. Toutefois, c’est le Conseil de l’U.F.R. dont l’avis est sollicité pour les promotions et non pas le conseil scientifique. Comme indiqué plus haut, il existe 3 classes avec 6 échelons dans la 2ème classe, 3 dans la 1ère et 2 pour la classe exceptionnelle.

Comme pour les M.C.U.-P.H., le nombre de promouvables est relativement réduit chaque année et il est préférable, sauf cas particulier, de ne pas présenter systématiquement de dossier dès l’instant où les conditions minimales d’ancienneté sont réunies afin de ne pas surcharger inutilement les séances du C.N.U.

A l’âge de la retraite, il est possible à un P.U.-P.H. de conserver ses fonctions universitaires pendant 3 ans en position de surnombre. Ceci signifie que son poste peut être redéployé, soit dans la discipline, soit dans une autre selon les décisions prises par le Ministère en charge de l’enseignement supérieur après avis du Conseil de l’U.F.R. Durant ce temps, ses fonctions hospitalières ne peuvent plus être celles de Chef de Service et sont limitées à un poste de consultant sur demande des intéressés avec présentation d’un projet et accord des instances.

Enfin, les P.U.-P.H. admis à la retraite peuvent recevoir le titre de Professeur Emérite qui leur est conféré par le Conseil de leur U.F.R. (siégeant en formation restreinte aux professeurs et sous réserve d’une décision obtenue à la majorité absolue). Les Professeurs Emérites peuvent diriger des séminaires, des thèses et participer à des jurys de thèse ou d’habilitation pendant une durée également fixée à leur nomination par le Conseil de l’U.F.R.

Un cas particulier est celui des professeurs associés. Ce corps a été créé pour que des personnalités, françaises ou étrangères, qui ne remplissent pas toutes les conditions administratives pour prétendre au statut de P.U.-P.H. mais dont la notoriété est indiscutable, puissent être recrutées pour un temps limité (un an, éventuellement renouvelable), avec toutes les prérogatives des Professeurs d’Université. Les conditions d’accès à ces fonctions sont très strictes et régies par un décret en date du 20 septembre 1991 auquel il convient de se référer pour plus de détails. Globalement, ce dernier crée des Professeurs associés, mais aussi des Maîtres de Conférences associés et des Chefs de Clinique associés, à temps plein ou à temps partiel, qui peuvent également avoir des fonctions hospitalières (à l’exclusion de celles de Chef de Service). Les nominations se font pour les Professeurs et les Maîtres de Conférences associés par les autorités respectivement compétentes pour les P.U.-P.H. et les M.C.U.-P.H. sur proposition du Conseil de l’U.F.R. concernée et avis du C.N.U. Dans ce cas les dossiers des candidats sont jugés par les bureaux des CNU (président et vice-président) réunis en séance pleinière. La C.M.E. intervient également si des fonctions hospitalières sont exercées par le candidat. Il s’agit de postes en petit nombre, de niveau élevé, réservés en principe à des personnalités prestigieuses que l’on tient à honorer tout particulièrement, et en aucun cas d’une manière plus ou moins élégante de contourner une difficulté de nomination dans le cadre “classique”.
Notons que les professeurs associés de nationalité française ou ressortissant de l’un des états membres de la communauté européenne, ayant accompli 3 ans de service, peuvent se porter candidat au concours de type 1 de P.U.-P.H.