1. LES AHU :

A l’issue de son DES ou muni de diplômes suffisants (sur lesquels nous revenons plus loin), un étudiant en Médecine ou en Pharmacie peut postuler pour occuper les fonctions d’Assistant Hospitalo-Universitaire (AHU).

Il s’agit d’un cadre temporaire non titulaire : un poste d’AHU est accordé pour une durée de 2 ans, reconductible ensuite pour 2 périodes de 1 an (soit 4 années au maximum). Ces renouvellements ne sont pas automatiques et doivent être expressément demandés par le Responsable de Biophysique au Doyen de son UFR et par le Chef de Service à la Direction des Affaires Médicales de son CHU. Il n’y a pas de Chef de Clinique en Biophysique (poste réservé aux disciplines cliniques ou mixtes). Toutefois, le passage d’un Chef de Clinique sur un poste d’AHU (et inversement) est possible avec l’agrément du Conseil de l’UFR et du responsable de la discipline concernée. L’ensemble des deux fonctions ne doit cependant pas dépasser 4 ans. Il convient donc d’avertir tout candidat éventuel du caractère temporaire des fonctions d’AHU.
Ceci l’oblige :

  • soit à prévoir dans les 4 ans suivant sa première nomination un débouché précis (exercice privé, recherche, industrie, etc.) ;
  • soit à obtenir dans les 4 ans un poste de MCU-PH ou à défaut de PHU, poursuites logiques de la carrière hospitalo-universitaire, sous réserve d’un exposé de titres et travaux convaincant et de la disponibilité d’un poste ;
  • soit à obtenir pour subsister un poste de PH.

Les conditions de candidature à un poste d’AHU sont précisées par l’article 26-2 et 26-3 du décret 84.135 du 24 février 1984 modifié. En bref, peuvent être candidats :

  • les Docteurs en Médecine ou en Pharmacie (pour ces derniers, sous les réserves indiquées dans le précédent chapitre) ayant validé leur internat depuis 3 ans ou moins (prolongation possible en cas de service militaire) ;
  • les Docteurs en Médecine ayant de plus une Maîtrise des Sciences Biologiques et Médicales, toujours dans la limite des 3 ans après l’obtention du diplôme ;
  • les titulaires du DERBH ou du Doctorat en Biologie Humaine, ou d’un autre diplôme admis en équivalence selon une liste détaillée fixée par arrêté du Ministre de l’Education Nationale dans laquelle figurent généralement les Doctorats de 3ème cycle, le grade de Docteur-ingénieur et bien entendu les Doctorats ès Sciences ancien régime.

La nomination intervient “par décision conjointe du Directeur général du CHR et du Directeur de l’UFR sur proposition du Chef de Service concerné, après avis du Conseil de l’UFR ainsi que de la CME”. Cette abondance de sigles couvre une procédure finalement assez simple : l’attribution du poste étant généralement décidée par le Chef de Service et Responsable du laboratoire universitaire dont la proposition est normalement approuvée par les instances citées plus haut.

Les fonctions à temps plein d’un AHU sont librement réparties entre Université et Hôpital :

  • au plan hospitalier, il participe à l’activité générale du Service où il est affecté et se consacre aux examens qui relèvent de ses compétences ;
  • au plan universitaire, il participe aux activités d’enseignement que lui confie le responsable de la structure ainsi qu’aux recherches qui lui sont proposées, soit personnellement, soit au sein d’une équipe.

L’esprit du statut d’AHU était manifestement double :

  • tout d’abord assurer à ceux qui ne feront pas de carrière hospitalo-universitaire un complément poussé de 2 à 4 ans dans une discipline, avec un salaire convenable en attendant un débouché qui devrait logiquement être dessinée dès le début, un petit nombre seulement poursuivant dans la carrière hospitalo-universitaire ;
  • mais aussi permettre aux structures d’accueil de bénéficier de la participation à leurs travaux de jeunes chercheurs très motivés, source d’enrichissement évident – si le renouvellement s’effectue régulièrement.

Il se trouve que les candidats de valeur étant nombreux, la tendance a été, il y a quelques années, à transformer nombre de postes d’AHU en postes de titulaires de type MCU-PH Ceci a eu un heureux effet en assurant la permanence de la présence d’un personnel de haut niveau, mais a tari en partie les possibilités de renouvellement “à la base”. La retransformation d’un poste de MCU-PH en AHU est certes possible, mais ne peut s’opérer qu’au départ (par démission ou mise à la retraite) du titulaire.

Par ailleurs, les postes de MCU-PH sont maintenant ouverts à d’autres spécialités et souvent prélevés aux dépens des spécialités comme la notre dès lors que le renouvellement de ses postes n’est pas rigoureusement justifié.

Conclusion : les postes d’AHU en Biophysique ont tendance à se raréfier et les demandes d’attributions voire de maintien de postes de MCU-PH sont à argumenter très sérieusement auprès d’un Ministère qui, globalement, estime la discipline déjà bien pourvue.

2. LES PHU :

Il s’agit cette fois d’un corps de titulaires (PH) sur le plan hospitalier qui fait l’objet, sur le plan universitaire, d’un détachement immédiat et temporaire en qualité de Praticien Hospitalo-Universitaire. Ce cadre est méconnu.

Peuvent y accéder :

  • les AHU ;
  • les candidats admis au concours de PH

Dans le premier cas, celui qui nous intéresse essentiellement ici, un poste de PHU ne peut être sollicité qu’après 2 ans de fonctions comme AHU et moins de 2 ans après leur éventuel achèvement. La durée totale cumulée des fonctions d’AHU et de PHU est au maximum de 8 ans. Ceci signifie qu’un AHU nommé PHU dispose de 4 ans au moins (s’il était en fin de sa période maximale d’AHU) et de 6 ans au plus.

Il est évident d’après ce qui précède que l’esprit qui a présidé à la création de ce type de postes consistait à offrir un délai supplémentaire à des candidats de valeur susceptibles d’occuper, pratiquement à coup sûr, un poste de MCU-PH ou de P.U.-PH ; une arrière-pensée destinait plutôt ces postes aux disciplines cliniques sans MCU-PH mais ceci s’estompe depuis l’ouverture de postes de MCU-PH à d’autres disciplines.

Prenons par exemple le cas typique d’une Faculté où la mise à la retraite d’un rang A va s’effectuer dans 7 ans ; un AHU débutant avec tous les critères pour occuper ce poste à terme sera obligé de partir au bout de 4 ans au maximum. Si aucun autre poste de titulaire n’est en vue, et les créations étant à exclure de principe, il lui restera la possibilité d’obtenir un poste de PHU créé par transformation de son poste d’AHU Il pourra ainsi présenter son dossier le moment venu sans avoir interrompu ses travaux de recherches et ses enseignements.

La procédure de nomination des PHU est un peu plus complexe que précédemment. Elle est décrite au chapitre II (article 27) du statut des personnels enseignants et hospitaliers des CHU et comporte 2 stades :

  • tout d’abord un premier examen des candidatures, après publication des emplois par le Conseil de l’UFR (qui auditionne le candidat) ainsi que par la CME ;
  • puis un 2ème examen des candidatures “retenues par l’une au moins” des instances précédentes, par une commission composée de membres du C.N.U. qui propose un candidat par emploi vacant.

Comme pour les AHU, la nomination est ensuite prononcée par “décision conjointe du Directeur général du CHR et du Directeur de l’UFR concernée”. En pratique, les critères d’appréciation des dossiers étant sensiblement les mêmes par les différentes instances décisionnelles, il y a assez rarement de conflits et une situation clairement présentée avec un candidat possédant un bon dossier risque peu d’aboutir à l’échec. Il faut toutefois retenir que le Ministère est très sensible aux situations locales comme aux perspectives de carrières des individus : il ne saurait être question de prolonger pendant 8 ans les fonctions d’un individu simplement “pour voir si…” ; aussi pour une demande de PHU un projet solide doit-il comporter de réels débouchés sur un poste de titulaire permanent (MCU-PH ou PU-PH).

Enfin, notons que la carrière des PHU, calquée sur celle des PH, comporte 12 échelons.

3. LES PH (décret 84 131 du 24 février 1984 modifié) :

Nous avons déjà rappelé leur existence en précisant que nous n’en parlerions pas longuement. Ce sont en effet des cadres purement hospitaliers, recrutés sur concours. Toutefois ils peuvent participer à l’enseignement et beaucoup le font, soit en effectuant des heures de cours dans un cadre d’enseignement complémentaire, soit en encadrant des stagiaires à l’Hôpital. Ils peuvent naturellement à tout moment rentrer dans le cadre hospitalo-universitaire, des passerelles et des possibilités d’accès aux concours étant prévues.